Bigtreetech Pi 2 : pour piloter l’impression 3D sous Klipper

Sous ses allures de clone de Raspberry Pi, la Bigtreetech Pi 2 poursuit l’idée de la marque qui est de fournir un cerveau aux imprimantes 3D.

La carte Bigtreetech Pi 2 ressemble à une Raspberry Pi-Like classique et, de fait, c’est une carte de développement relativement classique. C’est son objectif qui est différent.

Equipée d’un SoC Rockchip RK3566 quadruple cœur ARM Cortex-A55 à 1.8 GHz avec 2 Go de mémoire vive LPDDR4, elle embarque trois solutions de stockage. Le  classique lecteur de cartes MicroSDXC, un eMMC de 32 Go et un port NVMe PCIe 2.1 en M.2 2242. La connectique est également traditionnelle avec un USB 3.0 Type-A accompagné de trois ports USB 2.0 du même format.

Une sortie MicroHDMI 2.0, un port jack 3.5 mm audio, un Ethernet Gigabit, des MIPI DSI et CSI, un capteur infrarouge, une alimentation 5V en USB Type-C et les 40 broches GPIO habituelles. La Bigtreetech Pi 2 propose également un module Wi-Fi5 et Bluetooth 5.2 dans un format de 9.4 cm sur 5.6 cm. Elle est vendue pour moins de 50€ en importation.

L’objectif de cette carte est par contre très différent avec une vocation clairement pensée par ses créateurs pour piloter des imprimantes 3D via la suite logicielle Klipper. Après la première génération sortie il y a presque tout juste un an, ce nouveau modèle se veut plus abouti dans cette tâche.

Parmi les nouveautés on note la possibilité d’une alimentation directe par l’alimentation de l’imprimante 3D en 12 ou 24 volts. Cela permet de cacher la carte au cœur même de l’imprimante ou de lui… imprimer un boitier pour la coller à celle-ci. Le nouveau modèle est désormais compatible avec des écrans de contrôle via son MPI-DSI ce qui permettra de dépasser celui de l’imprimante avec plus de possibilités. La MIPI-CSI de son côté permettra de prendre en charge une webcam et de surveiller des impressions à distance. La marque met également en avant la présence d’un petit NPU développant 0.8 TOPS pour éventuellement apporter des fonctions d’IA dans le futur comme la reconnaissance d’impressions ratées et des alertes utilisateurs en conséquence.

La présence d’un stockage rapide et efficace en NVMe permettra également de monter de multiples fichiers à imprimer sans soucis pour obtenir un catalogue d’impression indépendant plus souple. Bigtreetech travaille avec les équipes de développement de Klipper pour concevoir ses cartes et assure une grande stabilité de celui-ci ainsi que de larges possibilités.

La page de la Bigtreetech Pi 2 présente également  Bigtreetech CB2 qui est une version « embedded » de la même solution à monter sur une « carte mère » qui lui fournira sa connectique. Une solution parfaite pour monter le système dans une imprimante 3D existante ou sur mesures.

Une vidéo typique de l’univers de la marque

Ces cartes sont très intéressantes et leur page de présentation particulièrement bien détaillée sur le site de Biqu. Mais on est ici face à un pur cas d’école de spécialistes qui s’adressent à d’autres spécialistes. Difficile de voir exactement ce qui est nécessaire pour faire fonctionner la carte, de comment elle s’assemble, de quels autres composants elle a besoin pour tourner. C’est un jeu de recherche au travers de dizaines et de dizaines de pages de forums obscurs et en diverses langues pour arriver à joindre les deux bouts d’un scénario d’usage complexe. Une quête longue et douloureuse pour arriver à piloter plus simplement son produit final. Tellement complexe que beaucoup d’utilisateurs se contenteront souvent de la solution livrée par le fabricant, même si ce type de carte peut totalement changer leur expérience.

Un Wiki très complet est bien là pour essayer de centraliser les produits et leurs usages mais tout cela reste encore un usage de vrais spécialistes tant de l’impression 3D que du bricolage en général et du logiciel en particulier. J’ai hâte de voir sir la marque va tenter de s’assouplir pour être plus grand public à terme ou si elle poursuivra cette voie de solutions assez ésotériques.


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2 commentaires sur ce sujet.
  • bob
    25 avril 2024 - 0 h 15 min

    Merci pour l’article. C’est sur qu’un Linux complet, j’espère que c’est le cas, avec un noyau pas trop vieux, ça ouvre des perspectives.

    Répondre
  • 25 avril 2024 - 10 h 00 min

    « Difficile de voir exactement ce qui est nécessaire pour faire fonctionner la carte, de comment elle s’assemble, de quels autres composants elle a besoin pour tourner. C’est un jeu de recherche au travers de dizaines et de dizaines de pages de forums obscurs et en diverses langues pour arriver à joindre les deux bouts d’un scénario d’usage complexe »

    C’est vraiment ça :-)
    J’ai passé 1 mois à tenter de faire fonctionner ma Ender 3 un Rasp avec OctoPI/Klipper, leur carte controleur et leur écran tactile. Et je n’ai pas réussi mais ce n’est pas bien grave, je m’y remettrais plus tard

    Répondre
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